Blason Pierre Antoine Berryer Les Berryer de La Ferrière Blason Pierre Antoine Berryer

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Louis Berryer (1616-1686)

 Comte de Ferrières, financier, secrétaire du Grand Conseil du Roi,
secrétaire des commandements de la reine, Conseiller d'État

Louis Berryer

Né le 20 mars 1616 au Mans, c'est le fils de Denis Berryer, modeste greffier des eaux et forêts de Domfront et du Mans (où il meurt en 1630), et de Madeleine Berthelot. Dans les actes authentiques, il est qualifié de loueur de masques au jeu de Paume du Mans.

En 1648, il est occupé à la Forge-Neuve en Saint-Front, petite exploitation métallurgique non loin de Domfront (Orne 61). Il avait loué au mois dès cette date la forge beaucoup plus importante d'Halouze dont le loyer annuel était de 6 000 livres et ce fut sans doute l'origine de sa fortune, car il profita de la gène de Pierre de Pellève, propriétaire d'Halouze pour la lui racheter.

Domfront

Il s'occupe également de la presque totalité du domaine forestier royal en Normandie et le commerce du bois fût une de ses occupations de 1655 à 1667.

Il achete ensuitele comté de la Ferrière, plusieurs fiefs à Champsecret, la sergenterie de Domfront, la forêt de Brix, d'autres domaines à Nancy, en Bourgogne, un hôtel à Paris. On disait que son beau frère, curé de Saint-Paul à Paris, et lui possédaient plus de 40 000 livres de bénéfices.

Il quitte ensuite la Normandie en 1655 et est recommandé à Mazarin qui l'initie au maniement des finances sous les ordres de Fouquet. Il entre également en relations avec Colbert. Devenu fort riche, il est l'âme damnée de Colbert pendant le procès Fouquet (1662-1664) et Colbert voulut même, un moment, le charger de toute l'affaire afin de se dégager personnellement. En 1664, il faillit encourir la disgrâce du ministre et eut, dit Lefèvre-d'Ormesson, des crises de folie qui le troublèrent à plusieurs reprises.

Cardinal Jules Mazarin Nicolas Fouquet Jean-Baptiste Colbert

Il parvient à la charge de secrétaire des commandements de la Reine (c'était une fonction intermédiaire entre le secrétaire et le conseiller au sein d'une Maison) le 29 septembre 1681 avec survivance pour son fils. Il prend alors la succession de Gourville dans la charge annoblissante de secrétaire du Grand Conseil du Roi le 21 octobre 1682 qu'il resigna le 31 décembre 1682 en faveur de son second fils. Il obtient le 13 février 1683 des lettres d'honneur. Il achète enfin une charge de Conseiller d'Etat ordinaire.

C'est sous son impulsion, et grâce à Colbert, que la dentelle est apparue et s'est développée en France. Colbert le fait ensuite nommer directeur des offices de la compagnie des Indes de 1663 à 1665, mais les opérations commerciales ne marchant guère, il se retire en Normandie. Il y fit bâtir l'église de La Ferrières, celle de Dampierre en 1676, celle de Saires en 1679, celle de Champsecret en 1681.

Eglise de la Ferrière

C'est lui, parait-il, que Boileau visait dans cette satire :

« C'est un homme d'honneur, de piété profonde,
   Et qui veut rendre à Dieu ce qu'il a pris au monde. »

On avait parlé de lui imposer de grosses taxes et Louis XIV avait nommé des commissaires à cet effet, mais il meurt à Domfront en septembre 1686.

Marié à Renée Hameau, il laisse au moins cinq enfants. L'aîné était Jean-Baptiste, comte de la Ferrière, filleul de Colbert, mort doyen des maîtres des requêtes, le 12 Mars 1743. Un Jean-Louis Berryer héritera du titre au 18eme siècle, et délapidera l'héritage. Il est aussi le père de Nicolas Berryer.

Il est qualifié de seigneur d'Anfernet et de la Mothe, secrétaire du conseil et des commandemants de la reine Marie-Thérèse d'Autriche par le RP Anselme (VI p 511) ; Louis Berrier chevallier juge baron d'Enfernet, la Motte et Acqueville, Conseiller du roi en ses conseils destat privé et direction de ses finances. Controlleur général de ses Eaux et Forest au département de Normandie decrétaire du Roy et controlleur de ses provisions des offices de sa majesté et intendant des maisons et affaires de son excellence le cardinal Mazarini.

Généalogie patronymique

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nicolas Berryer (v. 1660-1707)

 Seigneur de Ravenoville, secrétaire des commandements de la reine Marie-Thérèse, procureur général du Grand Conseil

Il est le fils de Louis Berryer. Il s'appelle sans doute Nicolas-René, ce qui en alors fait le premier du nom, le deuxième étant son fils. Il est Seigneur de Ravenoville.

Il est conseiller au Parlement, substitut du procureur général au Parlement, puis secrétaire du Conseil d'Etat, procureur général au Grand Conseil en 1701, secrétaire des commandements de la Reine Marie-Thérèse, et enfin secrétaire du Roi de la Grande Chancellerie de France en 1682

Il se marie avec Elisabeth-Nicole-Ursule d'Arnolet de Lochefontaine, née en 1666, décédée le 5 Janvier 1739, de laquelle il a :

Généalogie patronymique

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nicolas-René Berryer (1703-1762)

 Comte de La Ferrière en Normandie, avocat général, conseiller au Parlement, intendant,  lieutenant-général de la police, ministre de la Marine, garde des Sceaux

Nicolas-René Berryer

Fils de Nicolas Berryer, procureur général du Grand Conseil, et de Elisabeth-Nicole-Ursule d'Arnollet de Lochefontaine, il naît à Paris le 4 mars 1703. Son premier poste important est, en 1728, celui d'avocat général des brevets, après celui d'avocat général aux requêtes de l'hôtel. En 1731, il devient conseiller à la cinquième chambre des enquêtes du Parlement de Paris et, en 1739, maître des requêtes. On lui confie alors la Présidence du Grand Conseil en 1743 puis il est nommé intendant du Poitou de 1743 à 1747.

C'était un ami proche de Jeanne Antoinette d'Etioles ; lorsqu'elle devint la maîtresse de Louis XV puis marquise de Pompadour, elle persuada le roi de le nommer lieutenant-général de police, afin qu'il protège leur réputation contre des scandales issus de leurs relations. Il occupa cette charge du mois de mai 1747 au mois d'octobre 1757. Il entre au Conseil d'État en 1751 (source Breguet, Déméter ) .

Il créa à cet effet un cabinet noir, qui avait pour rôle d'ouvrir, de lire et de re-sceller la plupart des lettres passant par la poste (ce qui était possible, car très peu de français savaient écrire). Ce fut le premier service au monde à agir ainsi à un niveau national.

C'est à ce service que l'on attribua la disgrâce de le plupart des ennemis de la favorite - dont M. de Maurepas et M. d'Argenson - et l'internement à la Bastille de délinquants subalternes ; parmi les gens du peuple M. Berryer devint un sujet de crainte et de haine, les gens étant choqués de la brutalité avec laquelle il fit procéder à des rafles de vagabonds et d'enfants errants. Le Premier Président l'ayant mandé au Parlement, il déclara qu'il ne pourrait traverser Paris, craignant pour sa vie, la populace ayant juré de le tuer et de lui manger le coeur. La cour lui reprochait également son incapacité à museler les libellistes.

Après l'avoir investi temporairement de deux autres charges publiques, Mme de Pompadour, avec le concours de M. de Choiseul, le fit nommer, le 1er novembre 1758, comme successeur de M. de Massiac au ministère de la Marine. Il était également soutenu par le Maréchal de Belle-Isle, ministre de la guerre qui avait cru trouver en lui le collaborateur qu'il cherchait pour son projet de débarquement en Angleterre. Mais il se préoccupa surtout de réformer les abus de son administration : comptabilité, dépenses, sans se soucier de l'affaire principale qu'était la guerre. Il ne semblait donc pas être à la hauteur de sa tâche. M. de Tocqueville s'exprime ainsi à son sujet : « M. Berryer était un homme dur, hautain, grossier, avec beaucoup d'ignorance et encore plus de présomption et d'entêtement. »

Il s'occupa du Canada durant une période difficile. Il est évident que le nouveau ministre improvisé y apporta dans l'administration l'esprit et les méthodes du lieutenant de police. Il s'y croyait sans doute autorisé par une observation superficielle d'indices, de plus en plus nombreux, d'extravagance et de corruption dans les finances de la colonie. Il s'appliqua immédiatement à réprimander le gouverneur et l'intendant et, par leur intermédiaire, les autres fonctionnaires, tout en se montrant obséquieux envers les chefs militaires. Il lui arriva rarement de discerner la vraie source des dilapidations, laquelle exigeait de prompts et d'énergiques remèdes. Ce procédé excita naturellement dans les rangs des personnages officiels de la colonie un ressentiment qui atteignit les limites extrêmes, et d'autres créanciers ou négociants qui avaient subi des pertes de navires et de cargaisons. Incapable de discerner entre les bons et les mauvais arguments, il déclara ouvertement qu'il connaissait tous les agissements et les condamna sur-le-champ. Le 10 février 1759, il écrit à M. de Vaudreuil et à Montcalm que, s'ils ont besoin d'avoir recours aux services des espions, le roi est prêt à les autoriser à la dépense de 200 000 livres jusqu'à concurrence même de 500 000, ou plus encore. Simultanément il réduisait mesquinement les autres dépenses et refusait de faire payer ceux qui avaient épuisé leurs ressources personnelles en fourniture d'approvisionnements indispensables au maintien de la colonie. M. de Vaudreuil avait à se plaindre de la mauvaise qualité des vêtements fournis à l'armée en 1759. Les vivres, que le ministre fit expédier à bord de trois vaisseaux au printemps de 1760, consistaient en viandes de cheval et de boeuf avariées, dont les équipages ne purent consommer même la meilleure partie. Il reste douteux que M. Berryer ait pris un patriotique intérêt à la détresse du Canada. En effet, M. de Bougainville, délégué spécialement auprès de la Cour, écrivait en chiffres, le 20 novembre 1758, à M. de Vaudreuil et à Montcalm : « M. Berryer ne voulut jamais comprendre que le Canada était la barrière de nos autres colonies et que les Anglais n'en attaqueraient jamais aucune autre, tant qu'ils ne nous auraient pas chassés de celle-là. Le ministre aimait les paraboles et me dit fort pertinemment qu'on ne cherchait point à sauver les écuries quand le feu était à la maison. Je ne pus donc obtenir, pour ces pauvres écuries, que 400 hommes de recrue et quelques munitions de guerre. » (V. Th. Chapais, Le Marquis de Montcalm.)

Après la perte de la colonie, son administration prit une allure plus routinière. Ses instincts de chef de police se manifestèrent de nouveau dans l'élaboration d'un projet de Cour d'enquête, chargée de réduire les réclamations contre son département pour raison de fraudes et de majoration de prix, ainsi que de punir les concussionnaires, impliqués dans les malversations et autres irrégularités survenues au Canada. (V. Arch. can. C. 11, vol. 105.)

Face à son impuissance, le Roi en appelle à Choiseul le 13 octobre 1761, qui prit son portefeuille ; afin de ne pas le renvoyer, le Roi lui donna le poste de garde des Sceaux.

Il mourut en poste à Versailles le 15 août 1762.

Pour l'anecdote, il a donné son nom à un navire de la Compagnie des Indes (dont son grand-père Louis était directeur): vaisseau de 900 tonneaux, percé pour 50 canons, lancé à Lorient le 20 oct. 1759 ; parti le 26 mars 1760 pour l'île de France ; rentré le 19 juin 1769 d'un 5e voyage ( 2 aux Mascareignes et 3 à la Chine). Il a été vendu en 1770 à la Marine lors de la cessation d'activité de la Compagnie.

Bibl. - J.-F. Michaud, Biogr. Univers, Paris, 1939 ; A. Shortt, Docum. des Arch. can., t. II, Ottawa, 1926.

Famille

En 1738, il épouse Catherine-Madeleine Jorts de Fribois, fille unique de M de Fribois - fermier général - et de Mme de Vougny, qui lui apporta une grande fortune ; elle était belle, aimable et spirituelle, et contribua grandement à l'avancement de son époux.

Catherine Marguerite de Fribois

Il n'eut qu'une fille, Marie-Elisabeth Berryer, qui épousa le 4 septembre 1758 Chrétien François de Lamoignon, marquis de Bâville, baron de Saint-Yon, président à mortier au parlement de Paris, ministre de Louis XVI, Garde des Sceaux en 1787 et 1788, décédé le 16 mai 1789. Voulant procéder à une réforme judiciaire, il soulève une opposition qui le conduit à l'exil et à la démission en 1788. Il décède le 16 mai 1789. Il était cousin de Lamoignon de Malesherbes, le défenseur de Louis XVI.

Marie-Elisabeth Berryer Chrétien François de Lamoignon

Le couple aura 8 enfants, dont Marie-Louise-Elisabeth, qui après avoir épousé son cousin, François-Édouard  Molé, et être devenue Comtesse Molé de Champlâtreux, fondera en 1803 la Congrégation des Soeurs de la Charité de Saint-Louis, sous le nom de Mère Saint-Louis ; elle sera déclarée vénérable en 1986.

Marie-Louise-Elisabeth Berryer Mère Saint-Louis Marie-Louise-Elisabeth Berryer Mère Saint-Louis Marie-Louise-Elisabeth Berryer Mère Saint-Louis

Généalogie patronymique

 

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Cette page a été actualisée le 15/08/2006.

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